L'Orphelinat Saint-Jean, synopsis de scénario pour le jeu de rôle Little Fears

L'environnement

L'orphelinat Saint-Jean est une Maison de redressement et un Centre de soins fermé pour mineurs délinquants, émotionnellement blessés, dont on se demande si on peut  les ramener dans le cursus scolaire général ou si il faut les mettre dans des institutions spécialisées. Ca devrait être avant tout un centre de soin clos, où les enfants à problèmes sont soignés, mais c'est un milieu carcéral plutôt dur, où les enfants sont menés à la baguette.

Ca ressemble souvent à un enfer pour enfants avec un directeur sadique, une vieille gouvernante frustrée et rigide, et un psychiatre obtus et renfermé qui répond à tous les problèmes en prescrivant des tranquillisants suffisemment forts pour assommer un cheval. Ce trio forme le sommet d'une hiérachie  de petites vexations, de grosses punitions et d'humiliations quotidiennes.

  Dans cet orphelinat, il y a les "grands" qui jouent les caïds, qui organisent une mafia violente et sans scrupule, obligeant les petits à faire toutes leurs volontés et à se taire. La première loi de cette mafia, c'est la loi du silence, tous les "petits" font régulièrement l'objet de menaces de mort que les grands leur promettent si ils dénonçent leurs exactions aux adultes de l'orphelinat. Le directeur n'est de toute façon pas interressé par les détails de ce qui se passe dans son établissement. Seuls l'interressent l'ordre et la discipline apparente, et la soumission des enfants aux adultes, il se moque de tout le reste.

Dans cet enfer, les gosses trouvent parfois leur réconfort auprés de la fée de la fontaine, dans le parc de l'orphelinat, fée qui apparaît souvent à l'aube et au crépuscule. Il faut "faire le mur" pour aller la rejoindre, mais la lumière et le bien être qu'elle répand dans leurs jeunes âmes vaut tous les risques de punition.

 Sinon, il y a le couloir des "mitards", qui punit toutes les rébellions, et où le directeur enferme souvent les gosses rebelles. Ce sont des petits placards de 2m par 2m où les  enfants sont parfois enfermés dans le noir pendant de longues heures. Les enfants murmurent que, parfois, lorsque la clé tourne dans la serrure et que quelque chose vient du couloir, il ne faut pas toujours sauter de joie : parfois la porte s'ouvre sur un couloir toujours plongé dans les  ténèbres, et c'est une "chose" bien pire qu'un surveillant qui se trouve derrière. L'autre jour, le directeur a retrouvé le petit Nicolas recroquevillé en position foetale en état de choc, la porte ouverte, et il l'a puni d'une journée de mitard supplémentaire pour avoir crocheté la serrure et ouvert la porte du mitard... Depuis le petit Nicolas n'a plus l'air tout à fait normal, il faut dire que le psychiatre l'a mis sous tranquillisant, mais de toutes façons, il ne peut pas raconter ce qu'il a vu parce qu'il est amnésique.

Et puis surtout, il y a l'aîle condamnée : un couloir entier plein de chambres de gosses désaffectées se trouve derrière une grosse porte de chène fermée à clef. On ne voit rien par les fenêtres qui donnent sur le jardin parce que les volets de cette aîle sont hermétiquement fermés. On murmure que des choses extrêmement inquiétantes se sont déroulées derrière, parfois, les nuits de pleine lune, il y a du bruit de la lumière là bas, les enfants racontent que les spectres rejouent la scène terrifiante qui a eu lieu il y a quelques années...

Le scénario

A l'origine de cette histoire, tout vient de Nicolas, le plus petit des petits, un maigrichon avec des lunettes: c'est la tête de turc des grands et celui que tout le monde maltraîte, il  n'a que des ennemis ici et ne parle presque plus (le psy se demande si il n'est pas en train de devenir autiste)... Ses seuls amis sont les  livres de la bibliothèque. Il a trouvé le moyen d'invoquer un démon dans un livre ("l'Affaire Charles Dexter Ward" de HP Lovecraft: au début, l'invocation "tête du dragon"). Il a trouvé  dans un autre livre un moyen de "lier" un démon à une victime, de désigner la victime des actions  du démon. Il a combiné les deux invocations pour appeller de quoi tourmenter le directeur et se venger de ses deux journées de mitard.

Note 1: Le monde du placard espère ainsi recruter le directeur, qui est vraiment un bon tortionnaire  d'enfants. Pour ça, il faut d'abord le rendre vraiment fou, et faire en sorte qu'il devienne vraiment un bourreau pour les enfants. Le monde du placard trouvé que pour ça, l'idée de Nicolas était très bonne : non seulement ça va rendre fou le directeur et mettre encore plus la pression sur les enfants, mais en plus, ils ont même de bonnes chances de récupérer Nicolas aussi par ce moyen...

  Note 2: A la fin de l'Affaire Charles Dexter Ward,  il y a une invocation ("queue du dragon") qui  permet de chasser ce que la première invocation a appellé. Si des enfants y croient, c'est peut être le moyen le plus simple de faire partir le démon et de résoudre une partie des problèmes dans l'orphelinat (en tous cas si on y croit vraiment, ca peut macher)... Il reste un directeur fou de rage, et un petit Nicolas déterminé à se venger avec toute sa rancune et à grand coups de magie du "faire comme si..."

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